« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

vendredi 1 juillet 2011

Les (quelques) riches et les (innombrables) pauvres.

Voici deux séries d'informations pouvant permettre de se demander pourquoi on parle si peu en France de dominants, de possédants, d'exploiteurs.

1/ Le jeudi 30 juin 2011 le site du journal Les Echos (journal qui appartient au groupe du milliardaire Bernard Arnault) met en ligne la dépêche suivante:
" (...) Le géant de la grande distribution Carrefour a été condamné jeudi par les prud'hommes de Cherbourg à verser un total de 640.000 euros à 117 salariés pour n'avoir pas rémunéré leur pause et n'avoir pas pris en charge le nettoyage des vêtements de travail qu'elle leur fournit. "Carrefour ne pouvait déduire de la rémunération mensuelle minimum le montant du forfait pause, ce qui revient en réalité à annuler le versement du forfait pause en parallèle effectué", écrit le conseil des prud'hommes dans sa délibération. La société "doit par ailleurs prendre en charge les frais relatifs à l'entretien "des vêtements de travail qu'elle fournit aux salariés. En conséquence, le conseil  "condamne" la société Carrefour à verser aux demandeurs 640.000 euros, ce qui inclut 15 euros par mois et par personne de frais de nettoyage.
"Cela fait en moyenne 5.470 euros par personne. Quand on sait que ces salariés sont quasiment tous à temps partiel avec un salaire net moyen de 800 euros, c'est énorme", a déclaré leur avocate, Me Elise Brandt. (...)
Le 13 juin, le tribunal de police d'Evry a condamné Carrefour à 3,66 millions d'euros d'amendes pour non-respect du Smic auprès d'environ 1.200 salariés en France. (...) ".
Parmi les actionnaires majeurs de Carrefour il y a Blue Capital, une société co-détenue par le Groupe Arnault (société holding détenue par Bernard Arnault).

2/ Le 29 juin 2011, dans un article titré "Des patrons qui donnent l'exemple", Le Canard enchaîné nous apprend que "Bernard Arnault, le pédégé et principal actionnaire de LVMH (...) Non content d'encaisser en 2010, 240,1 millions d'euros de dividendes, (...) s'est aussi fait accorder, par son conseil d'administration, un salaire fixe de 1 728 399 euros, un bonus de 1 200 000 euros et 174 233 euros au titre des jetons de présence. (...) LVMH a souscrit en sa faveur une retraite chapeau qui lui garantit d'encaisser 625 000 euros annuels dès ses 65 ans. (...) De 2003 à 2010, la masse salariale [du]  groupe [de Bernard Arnault] n'a progressé en euros constants que de 2 % alors que son salaire a augmenté de 102 %. (...)"


Mais où est passé Bernard Arnault?
                                           

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