« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

mercredi 3 août 2011

Le Monde diplomatique, nouvel adepte de la pensée unique?

Janvier 1995, Ignacio Ramonet signe dans Le Monde diplomatique un éditorial dont le titre connaîtra un succès retentissant et durable : "La pensée unique".
Ignacio Ramonet a dirigé Le Monde diplomatique de 1990 à mars 2008.

Août 2011, Le Monde diplomatique publie page 17 une publicité pour le dernier livre d'Ignacio Ramonet. La voici :


























Outre le fait que publier une publicité pour un livre de son ancien patron illustre la thèse de la quasi-généralisation dans les médias des pratiques de "connivences et complaisances", le contenu même de cette publicité fait frémir les adversaires du Parti de la Presse et de l'Argent (le PPA) : en effet, pour vendre le bouquin d'I. Ramonet cette pub nous dit que "la critique [est] unanime" et comme argument de vente nous donne les noms des "nouveaux chiens de garde" que sont Alain Finkielkraut, Michel Field et Franz-Olivier Giesbert ainsi que ceux de la radio "Europe 1" (une propriété du groupe du marchand d'armes Arnaud Lagardère), du journal "Libération" dirigé par un lauréat de La Laisse d'or du Plan B...

Finalement, Ignacio Ramonet avait vu juste dans son éditorial de janvier 1995, éditorial dont nous reproduisons le premier paragraphe en remplaçant "pensée unique" par "publicité".
"Englués. Dans les démocraties actuelles, de plus en plus de citoyens libres se sentent englués, poissés par une sorte de visqueuse doctrine qui, insensiblement, enveloppe tout raisonnement rebelle, l’inhibe, le trouble, le paralyse et finit par l’étouffer. Cette doctrine, c’est la [publicité], la seule autorisée par une invisible et omniprésente police de l’opinion."

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