« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

mercredi 16 novembre 2011

Daniel Schneidermann, professeur de constance (et de demi-habileté).

Le Monde daté du 6 novembre 2011 publie une "enquête" dont le titre est
"Le cumul des mandats dans les médias fausse t-il le débat ?"
avec parmi les cumulards cités Alain Duhamel, Jean-Michel Aphatie, Christophe Barbier, Eric Zemmour, Yves Calvi, Laurent Joffrin, Joseph Macé-Scaron.

Suite à une crise de nerfs de Jean-Michel Aphatie provoquée par cette "enquête" Daniel Schneidermann évoque le 8 novembre 2011 sur le site d'Arrêt sur images le
" (...) nécessaire débat sur le cumul dans les médias (...)."

Suite à un article de Renaud Revel mis en ligne le 14 novembre 2011 sur son blog hébergé par le site de L'Express Noëmie Le Goff écrit le 15 novembre 2011  sur le site d'Arrêt sur images :
"Mais l'hommage n'est pas seulement dirigé vers le journaliste de RTL. Car parmi les "rares funambules de ce métier" qui ont "du talent, de l’agilité, de la vélocité et une forme d’impertinence rare", il y a Aphatie, certes, mais aussi Zemmour, Duhamel, Calvi, et... Barbier, par ailleurs, mais peut-être surtout, directeur de la publication de L'Express. Et c'est au détour d'une phrase que Revel fait une petit courbette à son patron : "C’est ainsi que la question n’est pas de savoir si ces derniers sont d’infâmes «cumulards», mais si le paysage médiatique possède en son sein des professionnels capables, à l’instar d’un Christophe Barbier, à l’Express, d’un Laurent Joffrin, au Nouvel Observateur ou d’un Franz Olivier Giesbert au Point, d’éclairer intelligemment les téléspectateurs, sans pour autant verser dans le café du commerce. " "Cumulards", certes, mais seuls "capables". CQFD."

Et maintenant nous osons nous permettre de rappeler ce que Daniel Schneidermann écrivait dans Du journalisme après Bourdieu (ouvrage paru en 1999 chez Fayard) au sujet de deux cumulards chevronnés :

"Des cyniques, oui, mais bien autre chose aussi. Des cyniques, mais dont le cynisme, toujours contenu, n’a pas dévoré le talent, la curiosité, la faculté d’indignation, la capacité de renouvellement. […] Qui a trié Alain Minc ? Ou Bernard Henri-Lévy ? Rien d’autre que leur habileté, leur talent, leur travail, leur sincérité. Personne d’autre."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire