« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

dimanche 27 novembre 2011

Edwy Plenel et Médiapart ridiculisés par France Inter.

Laurent Mauduit de Médiapart a mis en ligne ce 26 novembre 2011 sur son blog (hébergé par Médiapart) un article intitulé "France Inter: écoutez la dépendance!" et suscité par une récente interview de Philippe Val (le patron de France Inter) par Emmanuel Beretta du Point.
Laurent Mauduit écrit:
"(...) - « Certains disent que vous avez des idées très arrêtées sur qui doit être invité sur France Inter et qui ne doit pas l'être... Edwy Plenel, par exemple, qui ne serait pas le bienvenu... », demande Emmanuel Berretta [à Philippe Val].
- [Réponse de Philippe Val:]« Non, ce n'est pas ça. Tout le monde est le bienvenu. Simplement, ce que j'ai dit aux équipes, c'est de diversifier les points de vue. Pas toujours les mêmes. Edwy Plenel ne peut être l'unique référence du journalisme d'investigation sur France Inter. D'abord parce qu'il n'est pas une référence. Je regrette mais il n'en a pas les qualités ! Quand, dans nos choix d'invités, l'idéologie remplace l'honnêteté que nous devons aux auditeurs qui paient la redevance, alors, oui, je m'insurge. Je suis dans mon rôle. »
En vérité, l'échange est instructif pour de nombreuses raisons. D'abord, il y a la question d'Emmanuel Berretta. Journaliste spécialiste des médias habituellement très bien informé, il suggère qu'il a entendu dire - il n'est pas le seul, nous aussi - que des ordres ont été donnés au sein de France Inter pour que certains invités potentiels soient « black listés ». Dont Edwy Plenel. 
Et puis, il y a la réponse de Philippe Val. Stupéfiante !... Car, dans le cas présent, il ne cherche pas même à cacher sa personnalité. Car il aurait pu jouer les faux culs. Et avancer une réponse hypocrite. Du genre : « Mais non ! Je vous le dis et je vous le répète, France Inter, c'est la maison commune. Cette radio, cette la radio de tous, c'est la radio citoyenne. Tout le monde est donc le bienvenu. Parmi les journalistes, d'Edwy Plenel jusqu'à Etienne Mougeotte. Parmi les politiques, de la gauche à la droite. Oui, tout le monde. Sans exclusive.»
Mais au lieu de cela, oubliant sa fonction et ses obligations, Philippe Val confirme qu'il a imposé à France Inter des règles contraires à tous ces principes démocratiques, ceux qui devraient régir l'audiovisuel public. Il confirme... des règles d'ostracisme, selon son bon vouloir. C'est ce que l'on découvre avec stupeur dans cet entretien au Point.fr : sans la moindre gêne, ostensiblement, Philippe Val admet qu'il a donné des instructions pour que quelqu'un qu'il a dans le nez n'ait pas accès au micro de la station. Non seulement il l'assume mais aussi il le revendique : oui, c'est vrai, j'ai donné des instructions. Quoniam nominor... (...)"
Edwy Plenel est tellement "black listé" par France Inter que dès ce 27 novembre 2011 on pouvait l'entendre dans l'émission de France Inter qui lui convient probablement le mieux "Les p'tits bateaux", émission dans laquelle sont diffusées les réponses de "spécialistes" à des questions laissées sur un répondeur par des enfants.
Ainsi, ce 27 novembre 2011 Edwy Plenel répondait à la question d'un enfant de 6 ans: "Comment les journalistes font pour trouver les informations?".

Capture du site de l'émission Les p'tits bateaux.

Laurent Mauduit a dû écouter avec ferveur son "ami et confrère" Edwy Plenel.

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