« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

mercredi 1 février 2012

Patrick Eveno, luxueux "historien" de la presse.

Le mardi 1er février 2012 le site du Monde met en ligne un article de Xavier Ternisien titré " "La Tribune" et le pluralisme" suite à la disparition du quotidien économique La Tribune.
Outre un moment de lucidité, reproduit ci-dessous :
"(...) La disparition de La Tribune soulève une autre question. Le seul quotidien économique français, Les Echos, est aux mains d'une entreprise du CAC 40, le groupe de luxe LVMH dirigé par Bernard Arnault. Le Figaro appartient à l'industriel et sénateur UMP de l' Essonne Serge Dassault. Enfin, Le Monde est contrôlé par Xavier Niel, patron et fondateur du groupe Iliad (Free), le banquier d'affaires Matthieu Pigasse et l'ancien patron d' Yves Saint Laurent Pierre Bergé. La France est le seul pays industrialisé, avec l' Italie de Silvio Berlusconi, où de grandes entreprises de presse appartiennent à des industriels, et pas à des groupes de médias. A titre de comparaison, le Financial Times est la propriété du groupe Pearson et le Wall Street Journal de New Corp, deux éditeurs de presse.(...)"

Xavier Ternisien rapporte les propos de l' "historien" Patrick Eveno :
"(...) Les Echos se trouvent ainsi en position de quasi-monopole sur le marché de la presse quotidienne économique, au même titre que L'Equipe sur celui de la presse sportive. Il y a certes les quotidiens anglo-saxons, avec le Wall Street Journal et le Financial Times, très lus par les cadres des grandes entreprises. Il y a aussi le cahier saumon du Figaro et, plus modestement, les pages Economie du Monde. Pour l'historien de la presse Patrick Eveno, cette situation n'est qu'un retour à la normale : "Dans tous les grands pays européens, il n'y a la place que pour un seul quotidien économique. La Tribune n'a jamais trouvé sa rentabilité", martèle-t-il.(...) Patrick Eveno n'est pas inquiet pour le pluralisme de la presse économique. "S'il y a des affaires gênantes à soulever, c'est aux quotidiens généralistes de faire leur travail lorsque le quotidien spécialisé est trop près de ses sources. Cela a été le cas dans les affaires de dopage dans le cyclisme, lorsque la presse généraliste a pris le relais de L'Equipe."  "

Une plaquette mise en ligne par le site de Paris 1 (cf : http://www.univ-paris1.fr/uploads/media/Le_Master_professionnel_CTM.pdf) nous apprend que Patrick Eveno (dont les exploits éditoriaux ont été salués ici : http://www.homme-moderne.org/plpl/n4/p7.html) dirige le Master professionnel CTM et que parmi les entreprises accueillant des stagiaires de ce Master il y a LVMH, le groupe de luxe dirigé par Bernard Arnault et possédant Les Echos.
Voici 3 extraits de cette plaquette :





 




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