« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

dimanche 4 mars 2012

FOG-JFK : un copinage d’anthologie.

Dans Le Point du 23 février, c’est Franz-Olivier Giesbert qui, comme pour son ami Michel Onfray quelques semaines plus tôt, prend la plume pour saluer le dernier livre de son vieux complice Jean-François Kahn.
Ce morceau de bravoure de la connivence est précédé d’une autocélébration du Point, présenté comme le seul rempart encore dressé contre la veulerie dépensière qui ruinera les épargnants. En somme, le journalisme critique en majesté…  
Les farceurs, les fumistes et les autres
Quand Jean-François Kahn dresse la liste des mensonges de 2012. Edifiant.
[…] Si on aime la vérité ou, du moins, l’honnêteté intellectuelle, cette campagne électorale incite plus encore que les précédentes à la fulmination. C’est qu’on entend les mêmes formules éculées qui, depuis trente ans, ont berné les Français sur une prétendue croissance qu’il suffirait de décréter pour régler les problèmes, boucher les déficits, résorber l’endettement et apurer les comptes. Les farceurs !
Comme nous l’écrivons tous ici dans le désert depuis dix ans, c’est en réglant ces problèmes de déficit et d’endettement que l’on peut espérer retrouver un jour la croissance. Tous les pays qui s’en sont sortis ont pris ce chemin : le Canada, l’Allemagne, la Suède, etc. Ils ont relancé la machine en contractant les dépenses publiques, en évitant le matraquage fiscal et en investissant sur l’avenir, notamment la recherche. La « voie » française, qui consiste à tout faire à l’envers, est juste une impasse.
Cette pleutrerie française ne serait pas supportable sans des esprits libres comme Jean-François Kahn. Toujours excessif, parfois à l’ouest, mais aussi nécessaire que l’air que l’on respire. J.-F. K. ne serait pas là pour éructer, on suffoquerait sous les tombereaux de bêtises et de fadaises déversés dans cette campagne qui finira par ressembler, si l’on n’y prend garde, à Marseille après quinze jours de grève des poubelles.
[…]
La partie la plus forte du livre concerne la volonté de la droite sarkozyste et de la gauche hollandiste de « monétiser » les dettes souveraines de la zone euro. […] Qui dit, dans cette campagne, que cette prétendue solution miracle pour la zone euro, c’est l’inflation, avec toutes les conséquences négatives que l’on sait sur les épargnants ou les retraités ? Dans ce cas, il ne s’agit que d’un mensonge par omission, mais il est énorme. Gageons qu’il fera des petits. Tant il est vrai que la France, en pleine reconversion, est en passe de produire encore plus de mensonges que de fromages. »

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