« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

jeudi 26 juillet 2012

Nicolas Demorand le bateleur a un tic de langage paradoxal.

Nicolas Demorand dirige Libération depuis mars 2011 et se révèle très compétent pour mettre le terme "paradoxe" à toutes les sauces dans ses inoubliables éditoriaux:

_ le 25/7/2012: "Plus rien ne marche et, paradoxe des paradoxes, ces paroles et ces mesures contribuent à aggraver la catastrophe qu’elles devraient conjurer."

_ le 03/5/2012: "Car, sur le fond, tel aura été le grand paradoxe de ce débat : le refus constant d’assumer le bilan du quinquennat, le «conseiller à la Cour des comptes» François Hollande ayant toujours beau jeu d’opposer aux propositions de Nicolas Sarkozy les piteux résultats des politiques publiques qu’il a mises en œuvre."

_ le 10/4/2012: "Tel est le paradoxe Bayrou, que le feu nourri des questions de la rédaction de Libération a permis une nouvelle fois de mesurer."

_ le 28/3/2012: "Obligée d’incarner, à son corps défendant, après l’échec du Grenelle de l’environnement, après Fukushima, alors qu’explose le consensus sur la fragilité de la Terre, ce paradoxe d’une écologie plus nécessaire et plus faible que jamais."

_ le 13/3/2012: "La France, qui bat des records de natalité en Europe, entretient paradoxalement un rapport tordu à sa jeunesse – à laquelle elle n’a jamais su faire de place, la crise économique aggravant des phénomènes anciens." 

_ le 29/12/2011: "Paradoxe des paradoxes, donc : une loi censée abolir la prostitution non seulement ne l’empêchera pas de prospérer mais lui donnera un surcroît de vigueur et d’ingéniosité."

_ le 27/9/2011: "Car la prise de la Haute Assemblée est une victoire paradoxale qui confirme l’évolution profonde du PS, ce parti d’élus locaux remarquablement organisé pour tout rafler aux municipales, aux régionales et aux cantonales, mais totalement incapable, depuis 1995, de gagner une présidentielle." 

_ le 30/5/2011: "Et ce ne serait pas le moindre des paradoxes que ces affaires explosives fassent évoluer des pratiques, des mentalités, des entendements que la loi sur la parité n’aura pas réussi à réformer."

_ le 18/5/2011: "Mettre ce principe au rencart conduirait, quel paradoxe, à favoriser à court, très court terme, la victoire du «buzz» et du «trash» au nom de l’information de qualité."

_ le 13/4/2011: "Alors que, et c’est le paradoxe, les balises déployées pour mesurer les taux de radioactivité aux abords de la centrale, au Japon et dans le monde produisent ces dernières semaines des données scientifiques, publiques, disponibles sur Internet et qui indiquent, pour l’instant, que le pire, en l’occurrence une contamination de masse, a été évité."

Le paradoxal Nicolas Demorand
       

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