« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

lundi 6 mai 2013

La droite est au pouvoir (11).

Tribune de Najat Vallaud-Belkacem, ministre " socialiste " , mise en ligne par Les Echos le 10/4/2013:

" La gauche n'est pas l'ennemie des entrepreneurs

Parmi les mythologies contemporaines, rabâchées au point qu'on finit par ne jamais plus les interroger, il y a l'idée que la gauche aurait du mal à travailler avec les entreprises. A la droite la défense du créateur ou du chef d'entreprise, à la gauche la solidarité. Cette opposition n'est pas seulement simpliste. Elle est ringarde.
 
Entreprendre, c'est ce que nous faisons chaque jour. On ne gouverne pas sans prendre de risques, sans explorer des idées nouvelles ou tester de nouvelles façons de construire la solidarité. Lorsque le président de la République a émis pour la première fois l'idée des contrats de génération, chacun y a vu une belle idée. Il a fallu décliner jusqu'au détail cette belle idée, l'entreprendre. Et ces contrats se signent aujourd'hui en large nombre. Lorsque nous avons eu le projet d'une grande négociation sociale, nombreux ont été les sceptiques qui considéraient que les corps intermédiaires de notre pays étaient grippés. L'accord du 11 janvier, qui aujourd'hui est soumis au Parlement, a une portée historique. C'est l'une de nos plus belles entreprises. Lorsque nous avons eu l'idée d'en appeler à la solidarité des plus hauts revenus, nous savions dès le départ que nous devrions tirer le meilleur parti des contraintes constitutionnelles. Pour fixer une nouvelle frontière à la solidarité fiscale, il a fallu explorer des questions qui n'avaient jamais été examinées. Nous les avons entreprises.
Notre pays a plus que jamais besoin d'entreprises fortes, notamment de ses PME. Car les entreprises sont un lieu de la cohésion sociale, la première brique d'une société civile organisée. Elles sont naturellement au coeur du projet historique de la gauche : apporter à la société un ciment collectif fort et promouvoir une liberté émancipatrice.
Alors, oui, notre gouvernement aime les entreprises, et notamment les petites et moyennes entreprises. Et nous sommes fiers du bilan que nous pouvons déjà leur présenter : le pacte de compétitivité, bien sûr, le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice), la création de la Banque publique d'investissement, la réorientation de l'épargne placées sur les Livrets A et les Codevi, et bien d'autres.
Avec les assises de l'entrepreneuriat au début du mois prochain, nous prendrons encore des mesures massives pour faciliter les transmissions et cessions d'entreprise, pour orienter l'assurance-vie vers la production de richesses et pour engager ce que le président de la République a appelé un « choc de simplification ».
La complexité a un coût : 60 milliards d'euros… Une petite entreprise fournit chaque année 3.000 données par an et une centaine de données sont demandées cinq fois par an. En dématérialisant les procédures, nous pouvons réduire considérablement ces flux d'information coûteux. 250.000 bénéficieront ainsi d'une déclaration fiscale préremplie et des travaux de simplification sont engagés sur les formulaires. Autre exemple : la norme comptable des PME pourrait être simplifiée. La Commission européenne nous offre cette possibilité, pourquoi ne pas la saisir ?
Après avoir reçu, le 8 mars 2013, une dizaine de femmes créatrices d'entreprise, le président de la République m'a demandé de préparer un plan d'encouragement à l'entrepreneuriat féminin. Les jeunes créatrices d'entreprise que nous avons rencontrées à ce moment avaient souligné les difficultés particulières qu'elles ont rencontrées pour obtenir des financements de la part des grands réseaux bancaires. C'est un sujet sur lequel j'ai saisi la BPI. Elles ont surtout souligné que le message était transmis par notre société, dès l'école, que les activités risquées n'étaient pas des activités pour les femmes. C'est ces représentations que nous devons bousculer en mobilisant l'ensemble des bonnes volontés qui sont prêtes à s'investir sur le sujet. J'ai réuni ce mardi 20 groupes parmi les entreprises du CAC 40 qui sont prêtes à m'accompagner dans ce projet. Nous sommes prêts à entreprendre ensemble pour l'égalité. "

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