« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

lundi 27 mai 2013

Pierre Rosanvallon cite une expression de Pierre Bourdieu sans dire qu'elle est de Pierre Bourdieu.

Dans son édition du 7 mai 2013 Le Monde publie un dialogue entre Jacques Rancière (un petit producteur de " poncifs les plus éculés et les plus idiots contre la sociologie " ainsi que l'écrit fort justement Didier Eribon) et Pierre Rosanvallon (journaliste au Collège de France et professeur dans les médias dominants).
Dans la présentation de cet entretien on peut lire ceci :
" (...) Un dialogue inédit entre deux " hérétiques consacrés ", dixit Pierre Rosanvallon (...) " .
C'est une chose que Pierre Rosanvallon se fantasme comme " hérétique consacré " , mais il est surprenant qu'il ne cite pas le nom de l'auteur de cette expression, Pierre Bourdieu. En effet, cette expression est le titre d'un sous-chapitre figurant à la page 140 d' " Homo academicus ", un livre de Pierre Bourdieu paru en 1984.

Il est déjà risible de voir Pierre Rosanvallon ne pas déclarer son emprunt, il est pathétique de voir que Pierre Rosanvallon croit que lui et Jacques Rancière ont un apport à la vie intellectuel de l'ordre de celui des " hérétiques consacrés ", qu'étaient, par exemple, Duby, Dumézil, Foucault, Lévi-Strauss, Vernant et Bourdieu.

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