« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

mardi 23 juillet 2013

Portrait de Fleur Pellerin en génie universel par Le Nouvel Observateur.

Depuis le 16 mai 2012 Fleur Pellerin est ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique.

Le 22 mars 2013 Le Nouvel Observateur met en ligne un portrait de Fleur Pellerin (signé Marie Guichoux) qui montre le haut potentiel de lèche qui caractérise cet hebdomadaire.

(...) il y a le feu à la maison France (...) Il a été décrété que Fleur Pellerin, déjà dotée d'un maroquin flatteur pour une novice au gouvernement (les PME, l'innovation et l'économie numérique), irait en urgence défendre l'image de marque nationale auprès des investisseurs étrangers. "L'attractivité, c'est elle", a tranché Pierre Moscovici avec l'aval de Matignon. Une jolie image à l'exportation : jeune, moderne, plus chic parisien que béret-baguette et, de surcroît, fruit de la méritocratie républicaine (bac à 16 ans, Essec, ENA). Voilà Fleur Pellerin ambassadrice d'une campagne intitulée "Say oui to France", entamée à Boston et qui se conclura à Tokyo. [Fleur Pellerin est donc la commerciale de choc de l'Entreprise France dirigée par des " socialistes " qui incarnent " la droite complexée " (Frédéric Lordon)](...)  
Le gouvernement n'étant pas truffé de polyglottes, elle qui parle anglais, allemand et des bribes de japonais a décroché le rôle haut la main. [Entrer au gouvernement de la République se fait donc par le biais d'un casting de vendeuse de  voitures] 
Elle parle cash aussi et langue de bois couramment. Surtout lorsqu'il s'agit d'évoquer la difficulté d'exister à Bercy, entre le tonitruant Arnaud Montebourg, son ministre de tutelle, et le grand argentier Pierre Moscovici, son protecteur. "Les Coréens me considèrent comme un interlocuteur privilégié", dit-elle, ravie de rappeler que son entrée au gouvernement a été saluée par un communiqué des autorités de Séoul. La Corée du Sud est un actif qu'elle entend bien faire fructifier. Là-bas, en rencontrant des huiles du pouvoir et du géant Samsung : "Si je dois négocier quelque chose, je sais que ce sera plus facile pour moi que pour un blond aux yeux bleus." [les critères de compétence de Fleur Pellerin sont clairs]
Et ici, en gagnant en visibilité. Carré impeccable, silhouette maîtrisée, Fleur Pellerin est un joli piranha moulé dans un fourreau très "In the Mood for Love". [quelle maîtrise de la brosse à reluire de la part de la journaliste du Nouvel Observateur]
Ca tombe bien, elle apprécie Wong Kar-wai."En fait, tout le cinéma asiatique des années 1990 ; je me suis aussi avalé l'intégrale du cinéma américain des années 1940-1950." [soit des milliers de films. En fait Fleur Pellerin est l'inspiratrice des Cahiers du cinéma, Positif, Trafic et Vertigo. Et quelle délicate image : s'avaler des films...].
Chez elle, elle écoute vingt versions du "Requiem" de Mozart, presque autant de "la Traviata", "à la recherche des morceaux qui composeraient une interprétation idéale... Je suis très obsessionnelle quand je fais une petite fixation esthétique". [très obsessionnelle et très modeste...]
Ou quand elle embarque dans l'ascenseur social. Son CV de technocrate dorée sur tranche en atteste : elle pratique l'excellence comme un sport de haut niveau. "Hyper bosseuse, brillante, heureusement avec un côté vraie déconneuse", dit un de ses compagnons d'étude. [la femme parfaite, quoi]
Petite main au service de la campagne de Lionel Jospin, puis de celle de Ségolène Royal, elle a rempilé en 2012 pour "François" [François Hollande pour les non-familiers. Fleur Pellerin sait montrer qu'elle est bien placée à la Cour]
bien décidée cette fois à ne pas être cantonnée aux "nonotes" , comme elle dit [normal, Fleur Pellerin ce n'est pas de la gnognotte].
C'est par l'entremise de son mari, Laurent Olléon, fonctionnaire également bardé de beaux diplômes et hollandais de choc [Fleur Pellerin, qui n'est pas n'importe qui, ne s'est pas mariée avec n'importe qui]
avec lequel elle forme une famille recomposée (une fille de 8 ans pour elle, deux enfants pour lui), que Fleur Pellerin est entrée dans le petit cercle du futur président. Au lendemain de sa victoire, l'un déchante, l'autre chante. Laurent Olleon se retrouve directeur de cabinet adjoint de Marylise Lebranchu,[le drame absolu qui éclipse le sort des millions de chômeurs qui vivent en France]  
Fleur Pellerin est propulsée au gouvernement. "Je cochais toutes les cases : femme, jeune, diversité. J'avais plus de chances qu'un homme blanc de 40 ans." [Fleur Pellerin est une carriériste à sang froid]
La consécration médiatique est rapide. La chaîne coréenne KBS diffuse un 52 minutes en prime time tourné entre son bureau à Bercy et sa maison-loft à Montreuil. Le "New York Times" distingue celle qui "veut pousser la France sur la scène numérique" et raconte que ses prises de position résonnent jusque dans la Silicon Valley. En France, "Elle", "GQ" ou "le Grand Journal" de Canal+ raffolent de cette socialiste 2.0. Laurent Ruquier la fait même chanter avec Nolwenn Leroy. [et, cerise sur le gateau, Le Nouvel Observateur y va maintenant de ses flagorneries]
De là à peser politiquement, c'est une autre affaire. "Quand elle n'a pas la main, elle a l'intelligence de nous indiquer la porte à laquelle frapper", dit un entrepreneur. Au moment de la révolte des pigeons, elle a dû monter au front en bon petit soldat pour calmer les patrons de start-up ulcérés par une mesure fiscale qui n'était pas la sienne. Elle qui déteste la rente mais respecte la prise de risques... "Quand mon père a quitté sa situation de salarié pour monter une entreprise de distribution de matériel de recherche médicale, je l'ai vu aller négocier des prêts, hypothéquer notre maison, ma mère, femme au foyer, n'achetait plus de viande. Ce sont des souvenirs marquants." [Le monde de Fleur Pellerin est composé de patrons, d'entrepreneurs, de créateurs d'entreprises, qui souffrent. Ce qui nous change des ouvriers, des employés, des chômeurs, des sans abris, des gens de gauche qui se pavanent et se prélassent à longueur de temps] (...)
Affutée sur ses dossiers, elle sait qu'il lui manque la légitimité politique. En juin 2012, elle a refusé de se lancer sur une circonscription. "C'était trop tôt, cela aurait été prétentieux de ma part." [par contre devenir ministre sans avoir été élue, ça ce n'est pas prétentieux. Fleur Pellerin sait prendre les gens pour des idiots, avec le sourire en prime].  (...) . "

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