« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

dimanche 6 octobre 2013

La droite est au pouvoir (77).

 Le 5 octobre 2013 le site du Monde publie un article de Béatrice Gurrey titré " L'amitié du copéiste Bastien Millot avec Anne Hidalgo fait grincer des dents " .

Les extraits de cet article reproduits ci-dessous montrent que le monde des dominants a des dirigeants politiques qui vont à l'UMP ou au PS ou à l'UDI uniquement en fonction des opportunités de carrières et sûrement pas guidés par des convictions politiques :

" Quel mal y a-t-il à être amis ? Bastien Millot, 41 ans, ancien conseiller régional UMP de Picardie et homme de communication, très proche de Jean-François Copé, se dit l'ami de la candidate socialiste à la mairie de Paris Anne Hidalgo. Et réciproquement. Tous deux font mine de s'étonner qu'il y ait là un sujet. (...)
Dès sa sortie de Sciences Po, en 1995, M. Millot commence une carrière fulgurante, en suivant son ancien maître de conférences, Jean-François Copé, dans toutes ses fonctions, de la mairie de Meaux à l'Assemblée en passant par trois ministères. Il habitera même son appartement privé, en 2005, tandis que le ministre du budget en occupe un autre, loué par l'Etat, en pleine polémique sur l'"affaire Gaymard". Après cette décennie de collaboration étroite, il est propulsé à la direction de France Télévisions auprès de Patrick de Carolis.
A l'automne 2008, il quitte le groupe pour fonder sa société de communication, Bygmalion, qui bénéficiera de nombreux contrats avec l'audiovisuel public. Depuis juin, le juge Renaud Van Ruymbeke enquête sur les 22 millions d'euros dépensés sous l'ère Carolis en "conseils", dont 1,2 million pour Bygmalion entre novembre 2008 et septembre 2010. M. Millot, devenu maître de conférences à Sciences Po, où il enseigne la communication politique depuis quatorze ans, continue à conseiller, gracieusement, M. Copé, chef à l'image ternie depuis la guerre des Atrides qui l'a porté à la tête de l'UMP
. (...)
avec Anne Hidalgo, c'est juré, ils parlent français. Ils se sont rencontrés il y a quelques années chez des amis et habitent tous les deux le 15e arrondissement. Entre l'expert des médias, qui décrypte l'actualité sur Europe 1 et BFM-TV, et la première adjointe de Bertrand Delanoë, il existe une belle amitié. Et entre amis on discute, voilà tout.
"Il n'intervient pas dans ma campagne, explique Mme Hidalgo. Mais on parle beaucoup de la vie politique, et on se rejoint sur bien des points, même si sa formation est concurrente de la mienne." L'auteur de Politiques, pourquoi la com les tue (Flammarion, 2012) ne tarit pas d'éloges sur son amie. "J'aime son authenticité, son franc-parler, son côté extrêmement chaleureux. C'est quelqu'un de bien, d'original et d'élégant."
M. Millot précise qu'il n'a aucun contrat avec elle. "En tant qu'ami, ajoute-t-il cependant, quand nous avons des conversations, nous parlons effectivement de la façon dont sa campagne se passe et je ne suis pas forcément de l'avis de ses conseillers." La candidate socialiste revendique sans restriction cette relation : "Heureusement que l'on n'est pas sectaires et que l'on peut se retrouver avec des gens avec lesquels on se sent en accord, avec qui on partage des valeurs."
Le coprésident de Bygmalion espère beaucoup pour Mme Hidalgo : "Je ne lui souhaite que des choses positives pour la suite et je souhaite qu'elle réussisse dans le défi qu'elle s'est lancé." (...)
Un militant du 14e arrondissement, Bertrand Lesain, s'est mis en congé de Bygmalion pendant la campagne, pour se mettre au service de "NKM", et la société assure la communication du candidat de l'UDI, Christian Saint-Etienne. (...) " .

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