« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

vendredi 14 mars 2014

Nous sommes la droite ! (9)

Le 14 mars 2014 Le Monde met en ligne un article à la gloire du ministre " socialiste " du redressement productif Arnaud Montebourg.

Le titre est tout un poème : " Arnaud Montebourg, l’homme fort des patrons "

Extraits :

« Je suis là pour vous aider, claironne-t-il. Si vous avez besoin de moi, venez me voir à Bercy, je suis à votre disposition. » Bingo : en quelques phrases, le ministre retourne la salle. Plus tard, un chef d’entreprise lui demandera même d’être « notre nouveau Colbert »…

M. Montebourg multiplie aujourd’hui les attentions à l’égard des chefs d’entreprise.
Depuis quelques mois, les patrons se bousculent dans le bureau du bouillant ministre. Bien sûr, il y a beaucoup d’industriels, comme Benoît Potier (Air Liquide), Gérard Mestrallet (GDF Suez), Carlos Ghosn (Renault Nissan), Antoine Frérot (Veolia), Philippe Crouzet (Vallourec) ou Anne Lauvergeon, une habituée.

tous créditent le ministre d’avoir «
remis l’industrie au cœur des préoccupations de l’Etat, ce qui n’était plus le cas depuis vingt ans ».

Il s’entend très bien avec Vincent Bolloré, pourtant réputé proche de Nicolas Sarkozy, et reçoit régulièrement Henri Proglio (EDF), dont une partie du gouvernement réclame toujours le départ. De même, il a de bonnes relations avec Martin Bouygues, dont il soutient l’offre de reprise de SFR. «
Montebourg, lui au moins, il a des c… », aurait lâché le PDG à François Hollande, qui l’a reçu le 27 février à l’Elysée, au côté de François Pinault.

Même les patrons high-tech ont désormais leur rond de serviette au troisième étage de Bercy, là où se trouvent les bureaux du ministre. Ces derniers mois, Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée.com), Bernard Charlès (Dassault Systèmes), Cédric Tournay (Dailymotion) ou Olivier Piou (Gemalto) ont été aperçus dans les couloirs. Xavier Niel, fondateur d’Iliad et actionnaire à titre individuel du Monde, vient également échanger avec lui. «
Ces deux-là, ils se reniflent et se tournent autour dans une sorte de fascination-répulsion », s’amuse un témoin.

les 34 plans industriels, annoncés en septembre 2013, qui doivent stimuler l’activité tricolore dans les domaines des biocarburants, des voitures sans chauffeur ou de la nanoélectronique, et dont le comité de pilotage devait être installé vendredi 14 mars. «
Cela a un vrai effet d’entraînement dans nos entreprises », constate, séduit, un patron du CAC 40.

M. Montebourg n’hésite plus à taper sur les syndicats. Début janvier, il a publiquement condamné la séquestration par la CGT de cadres de Goodyear à Amiens. «
J’ai été le seul à le faire », se rengorge-t-il.

«
Je soutiens les syndicats quand ils défendent leur outil de travail, pas quand ils font de la terre brûlée, précise au Monde le ministre. 

l’élu de Saône-et-Loire dit avoir des discussions franches avec Pierre Gattaz


Fin octobre 2013, le patron des patrons a même invité M. Montebourg à plancher devant ses troupes sur la compétitivité. « Il a été chaleureusement applaudi », se souvient un participant.

«
Il y a chez lui des gars qui savent lire un compte d’exploitation », assure le PDG d’une importante société de services. Plusieurs conseillers ont fait leurs armes dans le privé avant de rejoindre Bercy. Son conseiller spécial, Christophe Bejach, qui vient de le quitter, avait travaillé avec Jean-Charles Naouri, le patron de Casino, et fondé la compagnie aérienne L’Avion, revendue en 2008 à British Airways. Son remplaçant, Nicolas Milesi, recruté début février, a fait une partie de sa carrière chez Danone, avant de prendre la tête de Châteaud’eau, le numéro un français de la distribution de bonbonnes d’eau dans les entreprises.

De même, M. Montebourg n’hésite pas à court-circuiter son administration quand il l’estime nécessaire. Pour sauver l’usine d’aluminium de Rio Tinto Alcan à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), que le géant minier voulait fermer, il a fait appel à l’un de ses amis, Arié Flack, banquier d’affaires à la Compagnie financière du Lion, pour faire le tour des repreneurs et sécuriser le montage juridique.


A l’écouter, M. Montebourg n’aurait rien changé à son comportement ou son discours. « Je ne pense pas avoir changé, assure-t-il. Je n’ai d’ailleurs jamais eu un discours antipatrons. Je considère juste qu’il y a des chefs d’entreprise patriotes et d’autres qui ne le sont pas. » 


« Ma ligne, c’est la reconstruction de l’industrie. Mon discours, l’alliance des forces productives, assène-t-il.

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