« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

lundi 21 avril 2014

Le Monde se fait le relais (complaisant) de la propagande (libérale) de la fondation Bertelsmann.

Le 7 avril 2014 Le Monde met en ligne un article de Frédéric Lemaître titré : " Difficultés à se réformer, manque de compétitivité… Les experts allemands notent la France " .
Tous les experts allemands (de quoi, en quoi, à quels titres ? ) se seraient réunis pour " noter " la France ?

Extraits :

la puissante fondation Bertelsmann publie, lundi 7 avril, une étude sans complaisance sur l’état de la France. Un pays qui « n’est pas compétitif », selon ses experts.
Ce ne sont plus LES experts allemands mais les experts de la fondation Bertelsmann.
Bertelsmann est un groupe  allemand spécialisé, pour le bonheur de l'humanité, dans les médias (RTL, M6, Voici, ...) :
  • Bénéfice net du groupe : 870 millions d'euros.
  • Part du bénéfice revenant aux actionnaires : 498 millions d'euros.
  • Chiffre d'affaires : 16,4 milliards d'euros.
 Le Monde ne nous dit rien de ce que les experts de la fondation Bertelsmann appellent " le domaine des performances des politiques publiques " , " la qualité de la démocratie " et " la capacité de l’exécutif à mener des réformes " et reste muet sur la construction des " indicateurs " permettant de classer les pays.

le regard que portent les trois experts chargés d’ausculter la France. Pour les Allemands Reimut Zohlnhöfer, professeur à l’université de Heidelberg, Henrik Uterwedde, directeur adjoint de l’institut franco-allemand de Ludwigsburg, et l’universitaire français Yves Mény
, [Tiens, ce ne sont plus " Les experts allemands " mais seulement trois universitaires périphériques dont un français qui récitent le catéchisme libéral à la sauce Bertelsmann] « la France n’est pas capable d’affronter les défis de la construction européenne et de la mondialisation. Alors qu’elle se bat pour adapter son modèle économique et social à un monde changeant, les problèmes s’aggravent bien plus qu’ils ne diminuent ».

ils préconisent de « poursuivre les réformes qui accroissent la compétitivité »

Pour eux, il y a « culturellement, une méfiance fondamentale envers les marchés et une croyance largement répandue que l’action publique est un moyen efficace de guider l’économie et de résoudre les problèmes ».

Leur conclusion est sans appel : « Le refus des élites politiques d’admettre la nécessité d’adapter le modèle français a contribué à renforcer l’illusion qu’une politique économique différente pouvait échapper aux contraintes des marchés et de la compétitivité. » .

Notre conclusion est sans appel : le refus de la part de bien des journalistes de s'interroger sur la fabrication des contenus des dossiers de presse des organismes de propagande libéraux  a contribué à renforcer l'illusion que la seule politique possible est celle de la Commission de Bruxelles, du FMI, de l'OCDE et de la Banque mondiale.

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